aide médicale à mourir

L’aide médicale à mourir (AMM) est un sujet délicat et émotionnellement chargé qui suscite une grande variété de sentiments et de points de vue. Cependant, en tant que professionnels de la santé, nous devons nous familiariser avec les lois, les lignes directrices et les processus qui régissent cette pratique. Voici cinq informations essentielles que vous devez connaître si vous êtes impliqué dans une demande d’aide médicale à mourir.

Les critères d’admissibilité à une demande d’AMM

Selon Santé Canada, l’AMM est légalement disponible pour les patients qui répondent à certains critères spécifiques. Le patient doit être un adulte canadien capable de prendre des décisions de santé, être en phase terminale avec une maladie grave et incurable, et avoir une souffrance physique ou psychologique insupportable. Enfin, la mort du patient doit être « raisonnablement prévisible ». Toutefois, le législateur a soigneusement évité de préciser ce que signifie ce dernier critère, le laissant à l’interprétation du médecin.

Le rôle du médecin dans l’AMM

Le rôle du médecin dans le processus d’AMM est crucial. C’est lui qui évalue l’admissibilité du patient, qui discute des options alternatives, y compris les soins palliatifs, et qui, dans de nombreux cas, administre le médicament qui entraîne le décès. Il est important de noter que les médecins ne sont pas obligés de participer à l’AMM s’ils ont des objections morales ou éthiques. Dans ces cas, ils ont le devoir de référer le patient à un autre professionnel de la santé qui peut aider.

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La situation de l’AMM dans les différentes provinces et territoires

L’AMM est légale au Canada depuis 2016, mais les réglementations spécifiques varient d’une province à l’autre. Par exemple, en Colombie-Britannique, les infirmières praticiennes peuvent également fournir l’AMM, tandis qu’au Québec, seuls les médecins peuvent le faire. De plus, certaines provinces ont des restrictions sur les lieux où l’AMM peut être administrée, comme les maisons de soins palliatifs ou les hôpitaux confessionnels.

Les données sur l’AMM au Canada

Selon les dernières données de Santé Canada, le nombre total de décès attribuables à l’AMM a augmenté chaque année depuis sa légalisation. En 2023, il y a eu plus de 7 000 décès par AMM au Canada. À noter que l’Ontario et la Colombie-Britannique ont le plus grand nombre de cas, représentant plus de la moitié du total des décès par AMM au Canada.

Les mesures de sauvegarde autour de l’AMM

Il existe plusieurs mesures de sauvegarde pour protéger les patients et les professionnels de la santé dans le processus d’AMM. Ces mesures comprennent l’évaluation de deux médecins indépendants, un délai de réflexion obligatoire de 10 jours entre la demande du patient et l’administration de l’AMM, et le droit du patient de retirer sa demande à tout moment.

L’aide médicale à mourir est une réalité médicale que nous devons tous comprendre et respecter. C’est un droit légal pour les Canadiens qui sont en phase terminale et qui souffrent. En tant que professionnels de la santé, nous sommes souvent la première source d’information pour les patients et leurs familles sur l’AMM, il est donc essentiel que nous comprenions bien ce processus. Nous devons être capables de discuter objectivement de l’AMM, d’expliquer ses implications, et d’offrir un soutien émotionnel à ceux qui font face à ces décisions difficiles. Il est nécessaire de rester informé sur les dernières recherches, les lignes directrices et les lois en matière d’AMM afin de pouvoir fournir les meilleurs soins possibles à nos patients.